vendredi 28 octobre 2011

Enregistrements de la séance « Travail et commun » du 5 octobre 2011

Les enregistrements de la  séance « Travail et commun » du séminaire « Du public au commun » faits mercredi 5 octobre 2011 à l'Université Paris 6, Paris.

L'intervention de Danièle Linhart (33:52)

L'intervention de Jerôme Pelisse (31:56)

Le premier round de discussion (25:49)

Le deuxième round de discussion (17:02)

samedi 1 octobre 2011

Le retour des conflits sociaux ?

par Baptiste GIRAUD & Jérôme PÉLISSE

Contrairement à une idée reçue, les conflits sociaux ne diminuent pas dans le monde du travail. Si l’on prend en compte la pluralité des modes d’action, ils auraient même plutôt tendance à augmenter. En s’appuyant sur une analyse de l’enquête REPONSE, Jérôme Pélisse et Baptiste Giraud offrent un état des lieux moins sombre qu’attendu du pouvoir de mobilisation des salariés.
En ces temps de crises financières qui accentuent objectivement les tensions dans les relations professionnelles, les conflits du travail retrouvent une visibilité dans l’univers médiatique, qu’ils n’avaient pas connu depuis longtemps. Ces dernières semaines, quand les journalistes n’ont pas fait écho des actions engagées par les salariés du privé contre les plans de restructuration ou les mises au chômage technique qui s’abattent sur eux (dans l’industrie automobile notamment), ils ont largement couvert les mouvements de protestation collective des salariés du secteur public. Il est vrai que, dans ces professions, les actions de grèves se sont multipliées, mettant en scène l’ensemble du corps enseignant – de la maternelle à l’université –, les postiers, les cheminots, etc. Dans sa dernière note de conjoncture sociale annuelle (octobre 2008), l’association de DRH Entreprise et Personnel souligne ainsi combien « toutes les composantes d’une crise sociale » sont présentes, et invite les employeurs à prendre au sérieux « une remontée de la conflictualité » qui n’entraînera pas forcément une multiplication des grèves, mais qui pourra «prendre la forme plus pernicieuse d’un désengagement silencieux, voire d’autres formes de grèves froides ».

jeudi 8 septembre 2011

Le Commun dans la globalisation. Un New Deal politique est-il possible ?


Par Patrick Dieuaide[1]

Si l'Histoire et le Droit n'ont jamais daigné donner consistance au Commun comme « écosystème » (A. Négri), comme réseau d'échanges ou comme modèle de vivre ensemble, l'explication ne pourrait-elle pas venir de ce que le Commun doit toujours et encore se réinventer ? Certes, nous avons tous une idée du Commun pour en avoir fait l’expérience à titre individuel et au niveau local (point 1). Mais au-delà ? Que dire aujourd’hui du Commun au regard de l'espace clos du capitalisme globalisé qui nous cerne et avec lequel chacun de nous, au travail, dans sa vie privée ou professionnelle, doit composer (point 2) ?
Par un effet de spirale dont l’histoire est coutumière, il y a là de toute évidence, en ces temps d’oppression et de règne sans partage de la Finance, des circonstances historique et politique particulières qui ne laissent pas d’inquiéter quant à la capacité du Commun (des communautés d’individus qui le fondent) à survivre aux normes de gestion et pratiques de management qui prévalent dans les entreprises et au-delà, dans le secteur public. Mais empressons-nous d'ajouter que la perspective inverse vaut tout autant. Dès lors en effet qu’il n’y a plus d’extérieur où se réfugier, que seul domine un vaste processus de marchéisation du temps, de la vie sociale et de l'espace public, on ne peut que s'étonner de la diversité persistante des pratiques, des cultures et des modes de vie, qui laisse aussi deviner de la capacité de résilience du Commun à produire de la différence.
En d’autres mots, le Commun serait pris aujourd’hui dans un rapport politique inédit, d'une extrême violence, entre subordination et création collective. C’est au regard de cette topologie singulière du Commun que l'on se propose de réfléchir à l’idée de ce que pourrait signifier ce « mot d’ordre » politique dont nous ressentons l’exigence et l’urgence mais dont nous ne savons trop quoi penser quant au fond : « instituer le commun » (point 3).